La collection « Continents noirs » présente quelques auteurs africains au Salon du livre à Paris. Antoine Matha, Henri Lopes, Jean-Noel Schifano, Mambou Aimée Gnali, Théo Ananissoh et Koffi Kwah

Publié le par livresdubassinducongo.over-blog.com

2854551096_1-1-.jpg

A l'occasion du 10e anniversaire de sa collection « Continents noirs », Jean-Noël Schifano a présenté son édition, le 28 mars à Paris, à l'occasion du Salon du livre sur le stand « Auteurs et livres du bassin du Congo ». Il était accompagné de quelques auteurs.

Le directeur de la collection « Continents noirs » chez Gallimard, Jean-Noël Schifano, a rappelé les circonstances qui l'ont amené à créer l'édition, qui fête ses dix ans d'existence cette année : « Une histoire d'écrivains qui voulaient faire honneur à la littérature, avec parfois un fort désir d'Afrique », a-t-il dit. « S'il existe un grand fleuve africain qui jette sur la Seine le puissant courant des écritures africaines, la collection « Continents noirs » des éditions Gallimard doit constituer un de ses affluents majeurs », a-t-il ajouté.

Au-delà du désir d'Afrique, « Continents noirs » réunit des œuvres d'auteurs d'horizons divers et des cinq continents, dont le dénominateur commun est la création d'une œuvre de qualité. L'un des enjeux que s'est assigné Jean-Noël Schifano, « c'est d'aller à la découverte des talents qui s'y ignorent ou s'endorment ».


Après une présentation des intervenants, tous auteurs dans la collection « Continents Noirs », Jean-Noël Schifano a passé la parole à l'essayiste, Henri Lopès, qui choisit comme mode d'expression avec le public, la lecture d'un extrait de son ouvrage, Ma Grand-Mère est bantoue et mes ancêtres les Gaulois (2007, pages 111-113). Henri Lopès nous explique les raisons qui l'amènent à écrire. Parce qu'il est « Africain (...), pour introduire dans l'imaginaire du monde des êtres, des paysages, des saisons, des couleurs, des odeurs (...) ». Mais aussi, parce qu'écrire fait « transfigurer la réalité ». Pour lui, chaque ouvrage est une université.

La première femme bachelière du Congo, Mambou Aimée Gnali, était également présente sur le stand « Livres et auteurs du bassin du Congo ». Elle doit la publication de Beto na Beto (le poids de la tribu) à Henri Lopès. « Une occasion singulière » qui aura permis à l'ancienne ministre de la Culture « d'inscrire dans le patrimoine » de son pays, les événements du 13 février, « un tournant important pour le Congo ».

Dans son ouvrage, Antoine Matha, l'auteur d'Epitaphe, présente le prix à payer pour accéder à la modernité. C'est l'histoire de deux Africains amis, qui quittent leur pays pour Paris, attirés par la société moderne, la société d'abondance. Mais ils sont confrontés à des tracasseries administratives, bref à une vie presque ordinaire des immigrés. Jusqu'au jour où l'un meurt, et l'autre se retrouve à convoyer le cercueil de son ami défunt dans leur pays d'origine où une guerre civile vient d'éclater. L'auteur est subjugué par le système économique planétaire, victime de l'économie-monde, qui tend à tout uniformiser.

Quant à l'auteur Théo Annissoh, il est le premier à avoir introduit le roman policier au Togo. Un personnage haut placé disparaît, on découvre qu'il avait plusieurs apparences. Ténèbres à midi raconte l'histoire d'un homme qui rencontre une haute personnalité du pays. Il s'attend à rencontrer un homme heureux. Il découvre en fait un homme meurtri, pris dans un piège aux motifs obscurs.

L'écrivain Koffi Kwahulé a présenté Monsieur Ki, son deuxième roman, dans lequel il décrit un Africain particulier, plutôt « à l'aise avec les Blancs racistes », en revanche, méfiant envers ceux qui prétendent bien connaître les Noirs.

En dix années d'existence, la collection « Continents noirs » a édité près de soixante-dix titres, pour plus de trente écrivains, dont les trois quarts ont été découverts par la collection de Gallimard. La plupart de ces ouvrages sont présentés sur le stand « Livres et auteurs du bassin du Congo ».

 


Noël Ndong

Partager cet article

Repost0

Commenter cet article