Portrait des femmes de la cité

Publié le par Livres et Auteurs du Bassin du Congo

SIL021-photo1de1.jpegS’émanciper : un mot qui a suscité un vif débat ce dimanche 24 mars 2013 au Salon du livre, au stand Livres et Auteurs du Bassin du Congo.

 Il est vrai que l’émancipation de la femme africaine fait l’objet d’un débat actuellement dans les pays africains, et c’est un mot que n’apprécient pas Khadi Hane, auteur du roman Des fourmis dans la bouche, ainsi que Reine Mbea, Les Aventures de Sissi, réunies autour d’une table ronde afin de parler des portraits de femmes dans la cité en présence de Wilfried N’Sondé, auteur de Fleur de béton et Réassi Ouabonzi journaliste, blog littéraire « chez Gangoueus ». En effet, dans les romans de nos trois auteurs, la femme est mise au centre du scénario de la vie. Elle mène son combat contre les difficultés de la vie, la précarité, allant jusqu’à braver les limites de l’immoralité.

Dans Des fourmis dans la bouche, Khadi Hane porte une vision globale sur les conditions des femmes à Paris, qui n’est pas toujours une ville lumière. Khadîja, personnage du livre, élève seule quatre enfants à Paris, dans le quartier de Château-Rouge. Elle se retrouve exclue de sa communauté à cause de sa liaison avec Jacques, le père de son fils métis et passe en jugement. L’écrivain nous peint un tableau intense de Château-Rouge, porté par une écriture inventive sur un ton de colère. Selon elle, le fait de vouloir changer les conditions de sa vie ne veut forcément pas dire qu’on s’émancipe.

C’est dans le même élan que Reine Mbea, dans Les Aventures de Sissi, décrit la vie d’une jeune débrouillarde qui lutte pour le quotidien dans les rues de Yaoundé. Sissi, la croqueuse d’hommes est prête à tout pour réussir.

Wilfried N’Sondé, auteur de Fleur de béton, raconte la vie de Rosa Maria, cette jeune fille qui rêve de soleil, d’amour, de calme, mais surtout de quitter la Cité des 6 000 où elle vit avec sa famille. En attendant ce grand jour, elle porte le deuil de son frère aîné retrouvé mort derrière le parking du supermarché, cache sa féminité et soupire en cachette pour le beau Jason qui ne la voit pas. Un incident avec la police provoque une émeute dans le quartier, qui précipite les destins des personnages. La création de ce personnage féminin a été un challenge pour l’écrivain qui dû se mettre dans la peau d’une jeune fille.

Le thème essentiel de la table ronde a porté sur les conditions précaires des femmes « africaines » dans les grands centres urbains, ainsi que leurs moyens de survie. Plusieurs femmes dans les cités sont victimes de violences, de discrimination, de pauvreté, de préjugés.

 

Vanessa Ng 

Photo : Table ronde Portrait des femmes de la cité.

Publié dans Tables rondes

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