Une table ronde avec Jacques Chevrier, Caya Makhélé et Nimrod

Publié le par livresdubassinducongo.over-blog.com

2854520784_1-1-.jpgAu lendemain de la cérémonie de remise de prix Adelf* qu'il a présidée au siège parisien de l'Unesco, le président de l'Association des écrivains de langue française - Adelf - a reçu le 28 mars avant midi, les deux écrivains venant du Congo et du Tchad, déjà couronnés par le même Grand prix littéraire d'Afrique noire.

C'était un échange riche et chaleureux sur leurs deux œuvres. Un échange unique entre deux personnalités opposées, qui ont su transmettre à l'assistance la sensibilité qui les habitent chacun.
Nimrod a commencé par transmettre cette sensibilité en citant son nouveau livre autobiographique L'or des rivières, portrait de ses parents et du Tchad, qui paraîtra le 7 avril 2010. Puis ce fut Caya Makhélé, avec son dernier roman Les jours qui dansent avec la nuit, qui relate l'histoire d'une femme qui fête un anniversaire lié à la mort de son enfant albinos assassiné par l'homme qu'elle a aimé et qu'elle tua par vengeance. L'auteur congolais, à travers ce récit, présente un personnage qui exprime sa soif de liberté et d'indépendance, notamment par la sexualité dont elle se sert.

Par la suite, ces deux écrivains se sont révélés être différents ; Nimrod se définissant comme poète et Caya Makhélé comme dramaturge. Pour sa part, l'auteur tchadien a montré son ambition de faire immerger la beauté et de s'attaquer aux idées reçues. De son œuvre, Le bal des princes, relatant son histoire personnelle, et couronné en 2008, il se dégage sa volonté de parler de l'exil, alors qu'il se sent toujours Africain. Ainsi, il a toujours répondu être tchadien à la question - qu'il considère ridicule - qu'on lui pose de savoir s'il est écrivain français ou tchadien. Car, selon lui, s'il écrit l'automne, c'est parce qu'il vit l'automne. La poésie pour lui constitue une expression immédiate, l'expression de son vécu.

Caya Makhélé se dit en revanche dramaturge. Par sa production littéraire, La danse des amulettes, un recueil poétique et par la littérature de jeunesse, il répond à Jaques Chevrier sur la qualification féministe donnée à son nouveau roman Les jours qui dansent avec les nuits, que cette qualification est fausse et que son ouvrage était avant tout un roman. A ce niveau, il n'a par contre pu affirmer s'il était romancier ou dramaturge, considérant le roman sous une forme dramaturgique inaboutie. « Mon roman traite de la discrimination que subissent les enfants albinos, qui selon la tradition africaine portent bonheur ou malheur et sont le plus souvent sacrifiés », a-t-il expliqué.


Pour le poète Nimrod, la dimension poétique se détermine par ce qui se décale de la réalité. Pour lui, une pièce de théâtre se lit comme un roman.
La table ronde a pris fin par une séance de dédicaces de roman des deux écrivains.


Carmen Féviliyé

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