« Écritures féminines africaines ». Chantal Umuraza, Peggy Hossie Ponio, Ken Bugul.

Publié le par livresdubassinducongo.over-blog.com

2854519786_1-1-.jpgDes écrivaines fortes et émancipées étaient, en début d'après-midi du 27 mars, autour de la table du stand Livres et auteurs du Bassin du Congo pour parler... de femmes et de littérature, sur le thème « Écritures féminines africaines ».

Ken Bugull, Sénégalaise, et Chantal Umuraza, Rwandaise, ont été reçues par Peggy Hossie Ponio, journaliste congolaise, pour débattre autour de ce thème à travers leurs productions littéraires.


Le baobab fou (Présence africaine) et Une jeunesse rwandaise (Karthala) ont illustré ce thème qui marque la ferme volonté des femmes écrivaines d'aller de l'avant. Elles ont pris l'exemple de leurs pays respectifs pour démontrer qu'il existait réellement une écriture féminine et que celle-ci était influencée par la vie quotidienne des femmes, par les discriminations et les violations qu'elles subissent. Elles pratiquent alors une littérature dénonciatrice, emprunte d'une grande dose de sensibilité, des violences qu'elles subissent comme l'excision, le viol, ou le détournement de leurs enfants qui deviennent soldats.


Cette dénonciation, poursuit Chantal Umurazza, qui a toujours existé, n'est pas un nouveau combat. Ce n'est que la manière d'exprimer cette dénonciation qui a changé. Les femmes ne passent plus par des paraboles, mais par des mots forts. 

Selon l'auteure rwandaise, la femme est naturellement écrivain parce qu'elle conçoit et fait en même temps partie de la société. Elle révèle ainsi une écriture de la nature par la maternité.
Pour sa part, Ken Bugull, de concert avec Chantal Umurazza, a démontré que si les femmes n'écrivaient pas, c'était simplement par ce qu'elles n'avaient pas accès à l'éducation et aux supports qui permettaient de le faire. Elles écrivaient alors dans leur âme. Maintenant, fortes de cette éducation et débarrassées de tabous, elles sont devenues romancières et poétesses et écrivent même plus que les hommes.

À la question qui lui pose Peggy Hossie Ponio sur la prédilection des femmes à l'autobiographie, l'auteure sénégalaise rétorque que cette affirmation est fausse parce que la femme a en elle une certaine pudeur qui l'empêche de se dévoiler.
Par la suite, les deux femmes auteurs ont appelé à féliciter la gente féminine qui trouve le temps de s'investir dans l'écriture, alors qu'elle est déjà naturellement occupée. 
La fin de la table ronde a été marquée par le dernier mot de ces femmes fortes qui ont exhorté leurs semblables à continuer à apprendre, et par la séance de dédicaces de leurs ouvrages qu'elles ont bien voulu offrir aux lecteurs.

 


Carmen Féviliyé

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